Soutien à Oleg Sentsov, prisonnier politique ukrainien détenu en Russie

L’Union des Ukrainien de France diffuse une lettre parue dans « Le Monde » et rédigée par un collectif de personnalités françaises, dont la ministre de la culture Françoise Nyssen, Jean-Luc Godard et Ken Loach. Tous demandent la libération d’Oleg Sentsov, le cinéaste ukrainien condamné sur la base de fausses accusations par un tribunal russe il y a quatre ans. L’Union des Ukrainiens de France se joint à cet appel et exhorte la communauté internationale à exiger la libération d’Oleg Sentsov ainsi que des 70 autres prisonniers politique ukrainiens détenus illégalement en Russie.

« Il faut agir vite pour ne pas laisser Oleg Sentsov mourir »

« Artisans de l’image et de l’imaginaire, les cinéastes nous émeuvent et nous émerveillent, capturent notre époque et nous captivent. Par leurs œuvres, ils partagent leurs regards et éveillent les nôtres. Ils font entendre leurs voix – des voix parfois dissidentes : partout dans le monde, elles constituent des contre-pouvoirs essentiels, construisent de nouvelles pensées. La diversité d’opinions, les débats, désaccords et discussions qu’alimentent les artistes sont une chance pour la démocratie, pour la liberté, pour le progrès.

Parce que l’art ne connaît pas de frontières, parce que l’art est universel, les droits de ceux qui le font vivre devraient l’être également. La liberté d’expression et la liberté de création ne sauraient s’arrêter là où commence la dissidence. Pourtant, aujourd’hui, un cinéaste se meurt parce qu’il est dissident. Menacé à cause de ses idées, comme Vassili Grossman, Soljenitsyne et bien d’autres sous le régime communiste.

Oleg Sentsov est détenu en Russie depuis plus de quatre ans. Sa condamnation à vingt ans de réclusion par un tribunal militaire russe, au terme d’un procès qui n’a manifestement pas respecté les droits de la défense, est une violation du droit international et des normes fondamentales de la justice. Son seul « tort » réel ne serait-il pas d’avoir manifesté sa liberté d’expression ? Son seul « crime » ne serait-il pas de pouvoir exprimer son engagement politique à travers son art ?

Enfermé au nord de la Sibérie dans des conditions effroyables et inhumaines, il aurait perdu près de 30 kg depuis le début de sa grève de la faim, il y a maintenant près de trois mois. Alors que son état de santé semble se dégrader dangereusement de jour en jour, il faut agir. Et il faut agir vite.

Ne pas agir, ce serait laisser Oleg Sentsov mourir. Ce serait renoncer à nos valeurs et à nos principes, renoncer à ce que nous défendons… »