Bien qu’absente des médias français depuis ces dernières années, la guerre déclenchée en 2014 par la Russie, continue à ravager l’Est de l’Ukraine. En dépit des nombreuses preuves de l’implication russe dans ce conflit, cette guerre en tant que telle n’a toujours pas été officiellement reconnue par la communauté internationale qui préfère évoquer un financement des séparatistes par le Kremlin, plutôt que d’une agression du voisin russe.
Selon les chiffres communiqués par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’homme,plus de 40 000 personnes ont été blessées ou tuées lors des combats dans le Donbass, entre le 14 avril 2014 et le début février 2021. Cette agence spécialisée de l’ONU, qui a pour but de promouvoir, de contrôler et de renseigner sur le respect du Droit international et des Droits de l’Homme, indique qu’entre 13 100 et 13 300 personnes ont perdu la vie, dont 3375 civils et près de 4150 militaires ukrainiens. Les violations quasi quotidiennes du cessez-le-feu par les rebelles et l’accumulation d’armement lourd et de troupes russes à la frontière ukrainienne font craindre de nouvelles escalades.
Dans ce contexte particulièrement lourd et anxiogène pour les Ukrainiens depuis le début du conflit, la communauté internationale n’envisage toujours pas de réactions plus fermes vis-à-vis de la Russie, et privilégie un aspect commercial et financier avec un pays qui flirte avec la dictature.
Sur fond de regain de tension entre la Russie et l’Ukraine, le 16 avril 2021, le Président ukrainien Volodymyr Zelensky, s’est rendu à Paris où il s’est entretenu avec son homologue français et avec la chancelière allemande qui s’était jointe par visioconférence. aux deux chefs d’état. Bien que, officiellement, la collaboration économique était au cœur des discussions, la situation dans le Donbass a été tout de même évoquée. Malheureusement pour le Président Zelensky, la seule aide apportée par les dirigeants européens s’ est résumée par un énième appel au retrait des troupes. Ainsi, les espoirs du Président ukrainien d’obtenir un accord tacite d’Emmanuel Macron, en vue d’un rapprochement de l’Ukraine avec l’OTAN, se sont également évanouis. Compte tenu de la proximité des élections présidentielles, le Président Macron a préféré jouer la carte de la prudence en évitant un sujet délicat.
Par ailleurs, l’Ukraine sera absente au prochain sommet de l’OTAN qui est prévu pour le 14 juin 2021. Néanmoins l’adjoint du chef de cabinet du Président ukrainien V. Zelensky, Ihor Zhovkva, se veut rassurant, soulignant que l’adhésion de l’Ukraine sera abordée lors de ce sommet, cette absence n’augure rien de bon pour l’Ukraine.
Rappelons que le conflit armé, initié par les troupes russes qui ont envahi le territoire ukrainien du Donbass, a débuté en avril 2014, consécutivement à l’annexion de la Crimée par la Russie.
Anna Chesanovska