Point de vue de l’Union des Ukrainiens de France

Les événements associés au mouvement des gilets jaunes ont monopolisé les médias, ne laissant que très peu de place aux autres informations. Lors d’une de ces manifestations, une photo a été diffusée sur les réseaux sociaux. Celle d’un groupe de manifestants arborant le drapeau de la « République » de Donetsk, non reconnue internationalement, sur les Champs-Élysées. Cela nous a incités à prendre un peu de recul : le fait que des citoyens français et russes manifestent ensemble aurait pu signifier la solidarité des 20 millions de Russes qui vivent sous le seuil de pauvreté. Or, la France ne possède ni les gigantesques ressources naturelles de la Fédération de Russie, ni un complexe militaro-industriel aussi démesuré que puissant, ni une volonté hégémonique de conquête. Il serait illusoire de penser que ces Russes soient tentés de ramener en Russie le modèle social français, l’attachement au respect des Droits de l’Homme, au Droit international, l’observance de la liberté de la presse, etc. La présence du drapeau de la « République » de Donetsk, dans le cortège des manifestants, est une offense à toute forme de liberté, tant individuelle que sociale ou religieuse.

A Moscou, le 28 novembre dernier, Vladimir Poutine a déploré un laxisme international vis-à-vis de l’Ukraine. Les États s’accommoderaient du comportement agressif des autorités ukrainiennes envers Moscou. Puis, dans un grand élan humaniste et kagébiste, parlant des Ukrainiens, il déclare : « S’ils exigent des bébés au petit déjeuner, on leur servirait probablement des bébés, on dirait pourquoi pas, ils ont faim, que peut-on y faire ? » Le pouvoir russe s’est toujours attaché à discréditer les Ukrainiens dès l’instant qu’ils désirent se séparer de Moscou. Toutefois, le temps où Poutine déclarait que Russes et Ukrainiens sont un seul et même peuple n’est pas si lointain. Ce qui est intolérable, aux yeux de Poutine, est cette volonté ukrainienne de se libérer de l’étreinte « fraternelle » de Moscou.

Dernière péripétie en date, l’autocéphalie de l’Église orthodoxe ukrainienne : les croyants pourront dorénavant prier en ukrainien, ce qui auparavant était une offense faite à Dieu. Donc, Poutine reprend les éléments éculés de la propagande russe : « Les Ukrainiens sont les sales types, non seulement de l’Europe, mais du monde ». L’Ukrainien se livre à « l’anthropophagie », ce qui déjà en soi est abject, mais de surcroît à la consommation de nouveaux nés. Poutine fait, à nouveau, usage d’un élément important de propagande : provoquer l’émoi et l’indignation. Après la crucifixion d’un garçonnet russophone, on nous sert l’anthropophagie. Que nous réserve la prochaine déclaration ? Peut être la crainte que l’Ukraine, défiant le Droit international, soit sujette à un immense appétit territorial en annexant, en Fédération de Russie, des territoires ukrainophones, fomentant et soutenant des séparatistes !

Le 17 décembre, au Palais du Luxembourg, s’est tenue une conférence intitulée « Interpeller l’Europe face au conflit armé à l’Est de l’Ukraine, la parole aux acteurs du terrain ». Monsieur André Gattolin, sénateur LREM des Hauts de Seine et vice président du groupe d’amitié France-Ukraine au Sénat, prononça un mot de bienvenue. Le journaliste indépendant et spécialiste de l’ex-URSS, Pierre Saintreuil, fit office de modérateur. Les thèmes abordés par les intervenants nous éloignèrent des gilets jaunes et de leurs revendication pour nous situer face au conflit qui perdure à l’Est de l’Ukraine, malgré les négociations « Normandie » et autres accords de Minsk. Il convient de saluer et de témoigner notre reconnaissance à ces intervenants qui n’ont pas hésité à dénoncer les nombreuses atteintes aux Droits de l’Homme, tant dans l’Est de l’Ukraine, qu’en Crimée occupée et en Russie. Tandis que le Kremlin qualifie les ONG d’agents de l’étranger, le représentant de l’ambassade de Russie osa, lui, prétendre que les rapports des acteurs sur le terrain relevaient de la propagande.

4 janvier – 70 ans de l’UUF : Soirée exceptionnelle en hommage à Nathalie Pasternak

                                      

L’UNION DES UKRAINIENS DE FRANCE

Fondée en 1949

organise

une soirée exceptionnelle sous le Haut patronage de son Excellence l’Ambassadeur d’Ukraine en France, Monsieur Oleh Shamshur.

L’année 2019 marque le 70ème anniversaire de notre association, événement qui sera célébré tout au long de l’année prochaine.

La première manifestation rendra hommage à Nathalie Pasternak, à l’occasion du  3ème anniversaire de sa disparition.

L’Union des Ukrainiens de France vous prie de bien vouloir honorer de votre présence cet hommage qui évoquera la personnalité et l’engagement de notre chère Natalka.

 Ce sera aussi l’occasion de découvrir le livre que lui a consacré Hélène Blanc :

L’Ukraine au cœur

Nous vous attendons nombreux le :

Vendredi 4 janvier 2019 à 19 h 00 au Centre culturel ukrainien Wassyl Slipak, 22 avenue de Messine – 75008 Paris

Le chœur de la cathédrale Saint-Volodymyr-le-Grand de Paris s’associera à cet hommage.  Ceux qui le souhaitent pourront se procurer L’Ukraine au cœur (15 euros).

La soirée s’achèvera par un verre de l’amitié.

FAKE/INFOX : « L’Ukraine donne sa frontière à l’UE, derrière le dos de son peuple » (StopFake.org/fr)

StopFake.org identifie une infox russe : le journal en ligne propagandiste Ukraina.ru a rapporté que, désormais, c’étaient les « gardes-frontières d’Etats membres de l’UE » qui inspectent les passagers dans les aéroports de Kiev et d’Odessa. Cette fausse information a été diffusée par d’autres outils propagandistes russes comme Rambler, Politmir, NewsFront, Strana.ua, et Sputnik.

Émission sur l’agression russe en mer d’Azov : ARTE ou RT ?

Sur Arte, lors de l’émission du 28 novembre 2018, intitulée « L’Ukraine étranglée, qui peut arrêter Poutine ? », les prises de parole des différents intervenants ne suscitent aucun commentaire particulier.

Mr Blanchemaison, ancien ambassadeur de France en Russie, pose la question « à qui profite le crime ? ». Habituellement, c’est la question que se posent les enquêteurs afin d’orienter une enquête. Mais là, pas du tout, Mr Blanchemaison n’évoque pas le crime, mais évalue l’intérêt que Petro Porochenko pourrait en tirer. En résumé, « ne condamnons pas le crime, ignorons le, et faisons un procès d’intention à la victime ». La méthode est éculée, mais, malheureusement, fonctionne toujours. La victime est coupable et le criminel est innocent.  

Il est vrai que s’agissant de la Russie, tout est pardonnable : les guerres, les annexions, l’emploi d’armes chimiques, les assassinats d’opposants et de journalistes, le mépris des droits de l’homme, le dopage des athlètes, etc. Mais le pire est ce portrait de Petro Porochenko, que l’on soit sympathisant ou non : il est évident que cette image a pour objet de dénigrer l’Ukraine à travers son Chef d’État. Cette besogne semble directement inspirée d’une officine du F.S.B. et présente un caractère de propagande soviétique que nous pensions révolue. Ce documentaire n’honore pas particulièrement Arte et pose nombre de questions. La chaîne diffusera-t-elle un portrait de Poutine établi selon la même méthodologie ?