Le 26 septembre 2018, l’Union des Ukrainiens de France a adressé un courrier à madame Nicole Gries-Trisse (vice-présidente de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe et présidente de la délégation française) pour lui faire part des très vives inquiétudes qu’elle éprouve quant à l’éventualité de la levée des sanctions à l’encontre de la Fédération de Russie.
Tandis que le multilatéralisme est fortement remis en question au niveau international, les tendances centrifuges européennes sont instrumentalisées par la Russie. La restauration des droits de cette dernière, au sein du Conseil de l’Europe, ne manquera pas d’avoir des répercussions négatives et serait un premier pas vers la levée des sanctions qui lui ont été imposées à d’autres niveaux. Voici pourquoi.
L’Union européenne a réprimé l’annexion militaire illégale de la Crimée ukrainienne par des sanctions économiques qui sont régulièrement renouvelées.
Nous constatons que les accords de Minsk, visant à mettre un terme à la guerre russo-ukrainienne, ne sont pas appliqués.
Nous constatons que la Russie persiste à nier sa présence militaire dans l’est de l’Ukraine ainsi que toute implication dans un conflit qui perdure et qui a fait plus de 10 000 victimes parmi les civils et militaires ukrainiens.
Nous observons un non respect flagrant des Droits de l’Homme en Russie : la dictature du Kremlin détient illégalement sur son territoire des dizaines de prisonniers politiques ukrainiens, parmi lesquels le plus connu est Oleh Sentsov. Les jugements et condamnations prononcés à l’encontre de ces Ukrainiens confirment la renaissance d’une époque que l’on espérait révolue.
Dans une liste qu’il est difficile de rendre exhaustive, nous évoquons en outre la montée en puissance des manœuvres de cyber-déstabilisation, les scandaleux dopages d’athlètes russes organisés par un système d’État, les assassinats de personnalités et de journalistes d’opposition tant en Russie qu’en territoires étrangers, etc.
Ainsi, quels efforts ont été accomplis par la Fédération de Russie pour mériter une levée des sanctions dont elle fait l’objet ?
Nous espérons que la délégation française au sein du Conseil de l’Europe sera véritablement consciente des faits que nous avons décrits et qu’elle en tiendra compte lors des prochains débats et au moment du vote.