Appel à la libération de Sentsov et de tous les prisonniers politiques ukrainiens illégalement détenus en Russie

En 2008, le maître du Kremlin agressait la Géorgie puis s’emparait et annexait deux régions géorgiennes.

En mars 2014, l’inertie occidentale a encouragé Poutine à violer, une nouvelle fois, le droit international et à satisfaire son ambition géopolitique en annexant la presqu’île ukrainienne de Crimée.

En mai 2014, le cinéaste ukrainien Oleh Sentsov a été arrêté en Crimée par le FSB (Services secrets russes héritiers du KGB).

Oleh Sentsov, réalisateur ukrainien

Sentsov, déféré devant un tribunal militaire, a été accusé de fomenter des actions terroristes et de participer à un trafic d’armes. Suite à un procès qualifié de « stalinien » par Amnesty International, il a été condamné à 20 ans de détention. Il est évident que la Russie actuelle est la digne héritière du système carcéral soviétique et ce n’est pas pour rien qu’elle est dirigée par un ancien colonel du KGB, Vladimir Poutine.

Il a été proposé à Sentsov de demander sa grâce au colonel Poutine, ce qu’il a refusé en poursuivant une grève de la faim. Il réclame, outre sa libération, celle de tous les détenus politiques ukrainiens, soit près de 70 innocents qui servent d’otages à la Russie.

Roman Sushchenko, journaliste ukrainien travaillant à Paris, prisonnier politique en Russie

Aujourd’hui, Sentsov en est à plus de 120 jours de grève de la faim. Malgré une forte mobilisation internationale qui réclame sa libération, le pouvoir du Kremlin reste inflexible. Hormis ses violations du droit international, l’ex-colonel et dictateur russe viole également les Droits de l’Homme, dont « la liberté, qui est le fondement de la morale et […] le premier des Droits de l’Homme ».

Assassinat du « Président » Zakharchenko : notre point de vue

Alexandre Zakharchenko, « leader » terroriste de la prétendue et autoproclamée « République populaire de Donetsk », a trouvé la mort le 31 Août, lors d’un attentat à l’explosif. Le plus étrange est le fait que cela se soit produit dans le restaurant « Separ », situé dans le centre de Donetsk et dont le propriétaire n’est autre que le responsable de la sécurité de la victime. Ce restaurant faisait l’objet d’une surveillance toute particulière puisqu’il s’agissait d’un lieu de rencontre des personnalités politico-mafieuses de la pseudo « République populaire de Donetsk ».

Dès l’annonce de l’attentat, Madame Zakharova – porte parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie – a déclaré : « Tout porte à croire que le régime de Kyiv est derrière cet assassinat ». Quant au successeur de Zakharchenko, M. Trapeznikov, il annonça d’emblée que « rien n’est changé et que l’intégration à la Grande Russie (sic !) est toujours d’actualité ». Cette déclaration lapidaire signifie clairement que les pseudos « séparatistes » ne sont pas des « séparatistes » mais des Russes ou, à défaut, des collaborateurs de l’occupant russe, dont l’objet est d’agrandir le plus vaste état du monde. Outre l’aspect politique, il subsiste l’aspect mafieux de cette affaire. Dans tous les conflits post soviétiques provoqués par Moscou, il a toujours été fait usage du grand banditisme qui sert tant les intérêts privés que les intérêts de la « Grande » Russie.

Une Russie sans limites

Après 27 ans d’une indépendance proclamée le 24 août 1991, approuvée par référendum le 1er décembre 1991 avec plus de 90 % des voix, l’Ukraine est depuis quatre ans amputée de la Crimée et en guerre avec la Russie à l’est du pays. La guerre coûte chaque semaine des vies humaines et grève d’environ 20 % le budget de l’État ukrainien.

Le Kremlin fait la guerre à l’Ukraine et le nie

Tandis que des hommes et femmes politiques européens continuent de se poser des questions, telles que « les sanctions économiques contre la Russie sont-elles justifiées ? Sont-elles efficaces ? Faut-il les abroger ? », la Russie continue de poursuivre son petit bonhomme de chemin. Après avoir violé le droit international en annexant la Crimée, Poutine a nié devant la terre entière la présence de troupes russes en Ukraine et sa participation à la guerre dans l’est du pays. Ce conflit armé a fait plus de 15 000 victimes et un million et demi de réfugiés. Chaque jour, elle coûte la vie à des soldats et des civils ukrainiens en lutte pour préserver l’intégrité territoriale de leur pays. Ce sont leurs sacrifices face à l’agresseur qui ont mis en échec, quatre années durant, la matérialisation de la chimérique « Novorossia » tant voulue par Poutine.

Le Kremlin tue des civils et le nie

Aujourd’hui, il est établi que le missile qui a abattu le Boeing de la Malaysia Airlines, en 2014, est issu du territoire russe et a été tiré par des russes. Cependant, après avoir opposé son veto quant à la création d’un tribunal international, la Russie continue de nier, opiniâtrement, son implication dans ce crime. En Syrie, la Russie est suspectée d’avoir employé des armes chimiques, ce qu’elle nie bien évidemment. Les bombardements intentionnels sur des objectifs civils ont pourtant été prouvés maintes fois. Toujours est-il qu’il s’est trouvé des hommes politiques européens pour atténuer ces crimes en déclarant qu’il s’agissait, malheureusement, de faits de guerre. Est-il permis de se demander si l’accusation de crime de guerre est toujours recevable ?

Le Kremlin soigne son image et continue ses crimes

Après le scandale du dopage russe érigé en système d’État, la FIFA a tout de même confié à la Russie l’organisation de la coupe du monde de football. Cela a été l’occasion pour Poutine de démontrer les qualités organisationnelles de la Russie : pas de néo-nazis, pas de houligans dans les rues, pas d’arrestations arbitraires, pas de manifestations. Foin ! des journalistes assassinés, de scandaleux procès staliniens engagés, en particulier à l’encontre d’Ukrainiens illégalement détenus en Russie. Poutine continue de mentir à son peuple et aux pays étrangers tandis que les médias russes déversent quotidiennement des flots de haine contre l’Ukraine et les Ukrainiens. La désinformation comprends des mensonges particulièrement éhontés, tels que la crucifixion d’enfants russes, la présence de néo-nazis dans la « junte militaire » de Kyiv, bombardement son propre peuple « russophone » à Donetsk et à Louhansk, etc. Pendant ce temps, en Russie, des affiches publicitaires sont placardées en grand nombre. Elles exhibent des bombardiers et des parachutistes russes. Toutefois, le plus remarquable est le texte qui figure sur l’affiche : « Les frontières de la Russie ne se terminent nulle part ». La citation est celle d’un colonel du KGB, Vladimir Poutine. Dans le même état d’esprit, il convient de citer un autre KGBiste, Jirinovski. Ce dernier, dans un grand élan entomologique, a déclaré : « Tant que les cloportes de Kyiv sont au pouvoir, aucun russe ne pourra trouver le repos. Il faut tuer, tuer, tuer et rien d’autre ». Un autre visionnaire, gourou de Poutine appelé Douguine, a déclaré : « Dans sa marche libératrice, la Russie ne s’arrêtera pas à la Crimée, à l’Ukraine du centre et de l’ouest, et utilisera sa force pour libérer l’Europe centrale et occidentale ».

L’IMPÉRIALISME DE POUTINE ET CONSORTS EST-IL LA CONSÉQUENCE D’UN DÉRÈGLEMENT PSYCHIQUE ?

D’une rive à l’autre du Dnister, l’armée russe s’entraîne

Le parti écologiste moldave s’inquiète d’un surcroît d’activité des troupes d’occupation russes en Transnistrie. Cette enclave moldave que les Russes se sont appropriée n’est que très rarement évoquée. Il s’agit pourtant du premier exemple de bellicisme revanchard que la Russie a manifesté après l’effondrement de l’Union soviétique.
Dernièrement, les troupes russes multiplient les manœuvres de franchissement du Dnister (l’Ukraine se trouve sur l’autre rive). Le parti écologiste moldave exige l’interruption immédiate de ces manœuvres et la cessation des activités illégales. Cette attitude provocante et inquiétante de l’armée russe menace la stabilité de la région tandis que les occupants interdisent tout contrôle effectué par l’OSCE.

Valse viennoise pour Poutine

Karin Kneissl, ministre des Affaires étrangères d’Autriche apparentée au parti d’extrême droite FPÖ, a convié à son mariage le pétulant Vladimir Poutine. Outre ses qualités physiques et sportives (si seulement l’homme jouissait d’autant de qualités morales) que les médias russes ont maintes fois mis en exergue, voici qu’à présent Poutine nous fait le numéro du danseur mondain. Cela pourrait rester anecdotique s’il ne s’agissait pas de la Ministre des Affaires étrangères du pays qui assure une Présidence tournante et étonnante de l’Union européenne. Quant au fait que Poutine soutienne les partis extrémistes de tous bords, pour peu qu’ils soient anti-européens, n’est pas une nouveauté en soi.
Depuis l’exemple de l’ex-chancelier allemand Schröder, nous avons assisté à tant de servilité de la part d’hommes politiques européens (ou non), que rien ne peut plus nous déconcerter. Seule subsiste la question : mais où tout cela s’arrêtera-t-il ?