Sur Arte, lors de l’émission du 28 novembre 2018, intitulée « L’Ukraine étranglée, qui peut arrêter Poutine ? », les prises de parole des différents intervenants ne suscitent aucun commentaire particulier.
Mr Blanchemaison, ancien ambassadeur de France en Russie, pose la question « à qui profite le crime ? ». Habituellement, c’est la question que se posent les enquêteurs afin d’orienter une enquête. Mais là, pas du tout, Mr Blanchemaison n’évoque pas le crime, mais évalue l’intérêt que Petro Porochenko pourrait en tirer. En résumé, « ne condamnons pas le crime, ignorons le, et faisons un procès d’intention à la victime ». La méthode est éculée, mais, malheureusement, fonctionne toujours. La victime est coupable et le criminel est innocent.
Il est vrai que s’agissant de la Russie, tout est pardonnable : les guerres, les annexions, l’emploi d’armes chimiques, les assassinats d’opposants et de journalistes, le mépris des droits de l’homme, le dopage des athlètes, etc. Mais le pire est ce portrait de Petro Porochenko, que l’on soit sympathisant ou non : il est évident que cette image a pour objet de dénigrer l’Ukraine à travers son Chef d’État. Cette besogne semble directement inspirée d’une officine du F.S.B. et présente un caractère de propagande soviétique que nous pensions révolue. Ce documentaire n’honore pas particulièrement Arte et pose nombre de questions. La chaîne diffusera-t-elle un portrait de Poutine établi selon la même méthodologie ?