Le 30 janvier 1933, le Président de la République d’Allemagne, Hindenburg, appelle à la Chancellerie Adolf Hitler (Führer du parti national socialiste allemand) afin qu’il forme un nouveau gouvernement. Le 2 août 1934, Hindenburg décède, Hitler en profite pour supprimer la fonction de Président de la République et s’octroie tous les pouvoirs. Hitler n’est pas encore l’esprit démoniaque qu’il deviendra plus tard en exterminant des millions d’êtres humains.
Dans une recherche de solutions des problèmes politiques, Daladier et Chamberlain entretenaient des relations avec Hitler ; cela aboutira aux honteux accords de Munich qui sont le plus parfait exemple de veulerie et de félonie. Staline et Molotov, hormis des accords commerciaux avec le 3ième Reich, peaufinaient la signature du prétendu pacte de non agression avec Hitler. Il s’agissait d’un véritable pacte de collaboration avec l’Allemagne nazie dont le but inavoué était de se partager l’Europe. De nombreux leaders indépendantistes des pays colonisés par l’Angleterre, la France, se rendaient à Berlin afin d’y trouver un éventuel soutien dans leur lutte pour une indépendance. On pourrait élargir à foison la liste des visiteurs et solliciteurs.
L’Organisation des Nationalistes ukrainiens (OUN), conduite par Stepan Bandera, consciente que le pacte Hitler/Staline n’aurait qu’un temps et que la confrontation des deux Etats totalitaires était imminente. Seul le père du peuple, Staline, en doutait malgré les rapports aussi fréquents qu’alarmistes qui lui étaient remis.
Les Nationalistes ukrainiens, circonspects quant aux visées allemandes relatives à l’Ukraine, adressèrent un mémorandum aux autorités allemandes. L’OUN de Bandera écrivait explicitement que, politiquement, l’Ukraine ne se situait pas entre l’Allemagne et la Russie, mais entre l’Allemagne et l’Angleterre ce qui signifiait clairement que l’Ukraine entendait être indépendante et libre de ses choix. En cas d’invasion de l’Ukraine, si un Etat ukrainien libre et indépendant n’était pas proclamé, la situation se dégraderait rapidement. L’occupation militaire deviendrait intenable. Il est probable qu’Hitler n’ait pas eu connaissance de ce mémorandum. Le ton du mémorandum jugé comminatoire par la Chancellerie et par le Ministère des Affaires étrangères du Reich a été mal perçu.
Survint le 30 juin 1941, à 4H20 du matin, les troupes allemandes entrèrent dans Lviv sans livrer le moindre combat. Dans l’après midi, Iaroslav Stetzko, adjoint de Bandera, arrivait à Lviv. Il avait pour mission de proclamer la restauration d’un Etat ukrainien libre et indépendant et d’organiser l’exécutif de cet Etat. Ce même jour, à 20H00, dans une salle pleine à craquer, des représentants de la Société civile de Lviv et des environs adoptaient, à l’unanimité, le projet de proclamation de la restauration de l’indépendance de l’Ukraine.et élisait Iaroslav Stetzko à la tête du gouvernement.
Le 9 juillet, Iaroslav Stetzko a été arrêté et interrogé par le Chef du SD (Service de Sécurité) de Lviv, puis transféré à Cracovie (Pologne) pour un nouvel interrogatoire et ensuite à Berlin pour être interrogé par un colonel de l’Abwehr. Il fut interné dans le camp de concentration de Sachsenhausen où il séjournera avec Bandera et d’autres dirigeants nationalistes ukrainiens.
Des organisations chauvinistes russes et juives accusent les Nationalistes ukrainiens d’avoir pris part aux pogroms qui se sont déroulés à Lviv durant l’été 1941 et que des documents attestant ces faits se trouvaient à l’Institut israélien Iad Vachem. Après vérification, il ne se trouve aucun document qui atteste de la participation des Nationalistes ukrainiens à ces pogroms.. Quant à la participation des Nationalistes ukrainiens au génocide juif, en 1954, le congrès des Etats-Unis, après une enquête approfondie, conclut que cette organisation n’a, en aucun cas, pris part au génocide des Juifs. De la même façon, dans les documents du procès de Nuremberg, il n’y a aucune trace de condamnation de la prétendue collaboration de l’OUN avec les Nazis. En revanche, dans les archives du 3ième Reich, on trouve des sommations adressées au Service de Sécurité leur enjoignant de fusiller, sur place, les partisans de Bandera.