Selon Philippe de Villiers, la Crimée est russe. C’est ce qu’il a affirmé sur la chaîne C8, dans l’émission de Thierry Ardisson « Les Terriens du samedi ». De ce fait, il a rejoint la meute des tenants de la Crimée « russe ». Cette affirmation ne suffit pas à prouver la véracité du fait. Il est à craindre que Philippe de Villiers ne puisse justifier son assertion par des faits historiques et s’en tienne à une fable convenue.
En revanche, nous ne doutons pas qu’il ne tienne aucun compte du fait que la Russie, en annexant la Crimée, a sciemment violé le droit international. Le fait que la Russie soit membre permanent du Conseil de Sécurité de l’ONU est un élément aggravant qui n’œuvre pas en faveur de la respectabilité de cette dernière.
La violation du Mémorandum de Budapest, signé le 5 décembre 1994, est une atteinte à la crédibilité du Conseil permanent de l’ONU et à celle de la non prolifération de l’armement nucléaire. En signant ce traité, l’Ukraine acceptait de se défaire de son énorme stock d’armes nucléaires et adhérait au traité de non prolifération des armes nucléaires contre la garantie de son intégrité territoriale. Les cinq autres signataires, membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU (Russie, États-Unis, Royaume-Uni, France et Chine), devaient garantir la sécurité, l’indépendance et l’intégrité territoriale de l’Ukraine.
L’ONU n’a pas reconnu l’annexion de la Crimée par la Russie et considère que celle-ci est toujours un territoire ukrainien. Suite à cette agression illégale, l’Union européenne – dont la France – a décrété des sanctions économiques à l’encontre de la Russie.
Les agressions de la Russie à l’égard de ses voisins et les manœuvres déstabilisantes qu’elle orchestre n’en font pas un État « ordinaire » qui peut être traité de la même façon que les autres.
Il est parfaitement inacceptable que Philippe de Villiers se plaigne d’avoir été empêché de construire un « Puy du fou » en Crimée… à moins qu’il ne souhaite cautionner les exactions de Vladimir Poutine ?