Dans ses « Révélations sur l’Histoire diplomatique au XVIIIème siècle » (1856 et 1857, The Free Press, Londres), Karl Marx écrivait* :
« C’est dans le marécage sanglant de l’esclavage moscovite, et non dans la rude gloire de l’époque normande1, que se situe le berceau de la Russie. En changeant simplement les noms et les dates, on remarque que la politique d’Ivan III2 et celle de l’actuel empire moscovite ne sont pas que proches, mais identiques…
La Russie a été enfantée et élevée dans l’infâme et avilissante école de l’esclavage mongol, et n’est devenue puissante que grâce à une maîtrise inégalée de l’esclavage. Indépendante, la Russie est restée, malgré tout, un pays d’esclaves. Pierre le Grand a associé la ruse politique d’un esclave des mongols à la grandeur d’un suzerain mongol à qui Gengis Khan3 aurait légué la mission de conquérir le monde.
La politique russe est immuable. Les méthodes et la tactique ont changé, et continueront à changer, mais la boussole de la politique russe – conquérir et diriger le monde – est et restera inchangée. Le panslavisme de Moscou n’est que l’une des formes que prend l’invasion moscovite ».
Karl Marx
1 aussi appelée varègue ou viking.
2 Ivan III (1440-1505), Grand Prince de Moscou.
3 Gengis Khan (1162 – 1227), Empereur mongol.
* Citations agrégées du texte de Marx, traduites de l’ukrainien et tirées du prologue de l’ouvrage « Kraïna Moksel’, abo Moskoviya – roman doslidzhennya » (en ukrainien), Volodymyr Bilinskiy, Éditions Bohdan, Ternopil, Ukraine, 2015 – le texte original de Marx est en anglais. Ce point de vue a été sciemment ignoré et réinventé par « l’historiographie » soviétique.